Ce sommet est celui qui m’a le plus marqué parmi toutes les randonnées que j’ai effectuées sur Vercors, la vue au sommet est grandiose et la faune croisée au cours de la randonnée ont été des moments magiques.
Nous partons un matin d’été en famille depuis le parking de la station de Villard-de-Lans en empruntant les télécabines pour atteindre Côte 2000 à 1720 mètres d’altitude. Une jolie vue sur le plateau nous encourage déjà pour la suite !
A cette altitude, les paysages sont désertiques, rocheux avec peu de végétation, c’est dépaysant !
Nous suivons le sentier jusqu’au Rocher des Jaux pour rejoindre le lac de la Moucherolle où nous faisons une pause, à presque 2000 mètres d’altitude déjà. C’est l’occasion de faire quelques photos de son eau bleutées/vertes.
Il est ensuite temps de reprendre la route jusqu’au col des deux sœurs, partie de la randonnée qui a été la plus riche en rencontre avec la faune sauvage : des troupeaux de bouquetins et des marmottes un peu partout aux abords des sentiers à quelques mètres de nous !
De beaux moments d’émerveillement devant des animaux sauvages étonnement peu perturbés par la présence de nombreux randonneurs sur les sentiers.
Nous atteignons le col des Deux Sœurs à 2056 mètres d’altitude, passage qui permet de passer sur le balcon est du massif. Une superbe vue sur le Sénépy en face et la plaine. Il y a du monde sur les sentiers à cette époque de l’année, le col est un carrefour entre plusieurs itinéraires, c’est l’occasion de discuter avec les nombreux randonneurs des autres chemins empruntés.
Du col nous apercevons la Grande Moucherolle dont le sommet est envahi par un énorme nuage… La question se pose : tentons-nous quand même l’ascension ?
La réflexion ne fut pas longue, nous iront jusqu’au bout ! Nous entamons la partie de la randonnée la plus technique.
Nous nous éloignons progressivement du col des Deux Sœurs qui forme un véritable passage dans les crêtes du plateau. Des marmottes sifflent au loin à mesure que nous progressons.
Nous voilà sur la dernière ligne droite pour atteindre le sommet, c’est parti pour une séance d’escalade ! Bâtons attachés aux sacs, l’itinéraire presque vertical à certains endroits nous oblige à beaucoup utiliser nos bras pour avancer. Le vertige se fait parfois sentir et la falaise côté plaine, bien que partiellement cachée par les nuages, est impressionnante.
Et nous voilà enfin au sommet, à 2284 mètres d’altitude !
La vue sur le plateau est magnifique et dégagée, on aperçoit le lac de la Moucherolle en contrebas, les crêtes, jusque Lans-en-Vercors, les gorges de la Bourne qui descendent jusqu’au Royan et même le massif de la Chartreuse au loin.
Le nuage étant resté bloqué contre la falaise et bien accroché sur le sommet, la vue sur la plaine et les massifs à l’est est complètement bouchée…
On prend notre mal en patience en organisant notre pause pique-nique, espérant qu’un coup de vent dégagera la vue d’ici une petite heure. C’est pendant cette petite pause qu’une étagne et son petit font leur apparition à quelques mètres de nous, nous permettant d’observer de près ce symbole des montagnes. Le petit cabri gambade vivement et nous fixe fièrement près de sa maman, nullement impressionné par notre présence. Encore un moment d’émerveillement face à la faune sauvage comme nous les aimons.
Caché au milieu de pierres j’aperçois une capsule avec un mot écris dessus : « Des mots doux au sommet » et des explications. Les randonneurs de passages sont invités à laisser un petit mot, leurs impressions au sommet, ce qui leur passe par la tête, un message à laisser aux visiteurs suivants. Une belle initiative, des petits mots, des poèmes qui font sourires, rêver. Ces mots sont même diffusé sur la page facebook de ce projet par le créateur de celui-ci, j’adore l’idée et dépose moi-même quelques lignes.
Une vingtaine de minutes plus tard, notre patience est récompensée, les nuages commencent à se dissiper et nous découvrons progressivement les paysages qui de dévoile.
La base de la falaise est enfin visible. Quelle hauteur !
La barrière est du Vercors apparait enfin devant nous et nous apercevons celui que j’espérais bien voir de la haut : l’imposant Mont Aiguille ! Se dressant fièrement face au Grand Veymont, le géant des Hauts Plateaux.
Un planeur glisse silencieusement dans les airs devant nos yeux, survolant la Petite Moucherolle et provoquant l’admiration des quelques randonneurs qui se trouve au sommet.
C’est par le col de Moucherolles que nous entamons la descente. Le terrain est pentu de ce côté-ci aussi ce qui ne semble poser aucun souci à cette étagne qui est parfaitement à l’aise perché sur la falaise !
Le soleil tape fort en ce début d’après-midi et nous sommes heureux de rejoindre la fraîcheur des forêts. Nous suivons tranquillement les pistes de skis de la station pour rejoindre le parking du Balcon de Villard.
Une randonnée plutôt sportive, nécessitant d’être bien équipé, à prévoir sur une journée selon le niveau de chacun et riche en panoramas et rencontres avec la faune sauvage. Un de mes nombreux coups de cœur sur le Vercors.